Ladji Traoré a propos de la guerre au Mali : La Mauritanie doit participer à cette bataille… »

(Crédit photo : Le Quotidien de Nouakchott)

L’offensive e l’armée française au Mali contre les groupes terroristes se poursuit. La position de la Mauritanie au sujet de sa participation à l’intervention militaire dans le Nord Mali semble évoluer.

Mohamed Ould Abdel Aziz, président mauritanien, a déclaré, au cours d’une rencontre le 15 janvier, à Abu Dhabi, avec François Hollande, que son pays peut « aider le Mali si ce dernier en fait la demande. »Par rapport à cette déclaration, nous avons recueilli la réaction de Ladji Traoré, secrétaire général de l’alliance populaire progressiste, APP. Entretien

 

QDN : Le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré au cours d’une rencontre avec son homologue français François Hollande que la Mauritanie, peut aider le Mali si ce pays le demande. Comment réagissez-vous à cette déclaration ?

Je vais vous donner une réaction qui date de plus d’une année. Nous, dans cette crise malienne, au moment où Toumani Touré était au pouvoir, nous avons préconisé une concertation avec le Mali, l’Algérie, le Niger et autres pays concernés par le terrorisme transfrontalier et le narcotrafic. Il ne s’agit pas de dire si on nous demande. Nous pensons que, comme le président Massoud Ould Boulkheir (Président de l’App et de l’assemblée nationale) l’a dit d’ailleurs, il y a trois mois, s’il ya crise au Mali, notamment dans le nord Mali, il y a crise en Mauritanie.
Nous avons 2200 kilomètres de frontière avec ce pays. Vous constatez d’ailleurs les flux de refugiés maliens vers la Mauritanie et, même le repli de certains éléments du MNLA vers la Mauritanie, même s’ils viennent sous des formes un peu voilées. La Mauritanie est directement impliquée dans la crise malienne. C e que nous souhaitons, ce que nous avons préconisé, c’est une concertation étroite, jusqu’au bout, entre le Mali et la Mauritanie mais pas attendre que le Mali demande notre concours. Ce concours doit être naturellement requis.

QDN : Plus précisément, êtes vous favorable a l’envoi de troupes militaires mauritaniennes pour combattre avec le Mali dans le cadre de l’opération Serval conduite par la France ?

Nous, nous n’avons aucun complexe. La France est en Mauritanie. Il y a une base, des équipes françaises actuellement en Mauritanie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité de la Mauritanie. Comme d’ailleurs, nous le savons, il y a des éléments américains sur le sol mauritanien. Les États africains, les peuples africains, doivent être solidaires. La France est d’ailleurs venue démontrer aux africains, pas seulement à la Mauritanie et au Mali, combien nous sommes inefficaces dans notre solidarité, combien les États africains ont négligé le problème de l’armée. Des armées qui sont la seulement comme instrument de prédation et qui ne jouent pas leur véritable rôle de sécurité et de défense de l’intégrité territoriale.
Nous sommes tout à fait d’accord que la Mauritanie participe au même titre que les autres États, si non plus. Notre frontière est directement une frontière du champ de bataille. Nous ne pouvons pas ne pas participer à cet effort de solidarité, de lutte contre le terrorisme, le trafic transfrontalier et l’extrémisme.
Savez-vous que parmi les gens d’Al Qaida, les gens du Mujao, il y a des mauritaniens, des maliens, des éléments de Boko Haram du Nigeria, des nigériens… des origines de toute l’Afrique de l’ouest. Comment nous pouvons avoir des citoyens qui combattent avec les terroristes et dire que nous sommes exempts de solidarité. Je pense que c’est une attitude illogique. Nous devons nous rectifier rapidement et participer a cette bataille qui est la notre.

Propos recueillis par Khalilou Diagana

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 17/01/2013{jcomments on}

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